« Pour l’amour du jeu et en mémoire de mon Grand-Père »

Abonné la RUS Binche, Tristan Wiard (27 ans) a décidé de vivre sa passion pour le football avec un autre équipement : celui d'arbitre. Après avoir réussi les examens théoriques de l'ACFF, notre arbitre-stagiaire aura 5 matchs sous l'oeil d'un visionneur pour convaincre. Une vocation tardive qui pourrait donner des envies à d'autres de franchir le pas et de mettre le sifflet en bouche plutôt que de critiquer l'homme en noir.

Tristan,  comment en arrive-t-on, à 27 ans, à décider de démarrer un nouveau parcours dans l’arbitrage….

Par l’amour du jeu tout d’abord, celle qui donne envie d’en savoir plus, de comprendre le jeu et ses lois. Je n’ai pas un grand parcours de joueur derrière moi. J’ai évolué jusqu’en scolaires à Marbesars avant d’arrêter la pratique du foot pendant dix ans. Le temps des études, de bâtir une vie de couple et un parcours professionnel. J’ai, depuis, perdu mon grand-père et je voulais regoûter au football en mémoire de cette passion qu’il m’a transmise. J’imagine bien qu’il aurait eu quelques inquiétudes à me voir endosser la tenue d’arbitre.

Car, à proprement parler, il faut une vraie carapace pour prendre le sifflet et oser arbitrer un match…

Et étant moi-même un supporter qui râle parfois sur l’arbitrage, je ne peux que confirmer que la clé de ce métier, c’est la capacité à faire abstraction des insultes, des remarques désobligeantes qui fusent en dehors ou autour du terrain. Je pense, par contre, que mon parcours dans l’enseignement me permet d’aborder cette mission avec le recul qu’il faut (NDLR : Il est instituteur primaire). Des parents aux propos virulents, il y en a autour d’un terrain, il y en a aussi à la sortie d’une cour d’école. Le tout est de savoir garder son calme et rester, autant que possible, dans la pédagogie pour que la communication reste engagée et équilibrée.

Vu le contexte sanitaire du printemps 2021, l’organisation de la formation aura été particulière…

Oui, comme dans d’autres domaines, le recours aux nouvelles technologies aura été la norme. Personnellement, je me suis inscrit durant les vacances de Pâques et notre formation théorique a été bâtie sur une série de webinaires et de tutoriels vidéos axés sur les lois du jeu. A la fin de chaque module, nous devons valider notre connaissance du sujet par une évaluation qui nous permettait, en cas de réussite, à passer au module suivant. Nous avons, ensuite, suivi un webinaire avec Alexandre Boucaut, notamment sur la façon de se déplacer sur un terrain. Ce premier cycle s’est terminé par l’examen théorique qui me permet désormais d’être arbitre-stagiaire…

…Et donc de diriger vos premiers matchs chez les jeunes dès la reprise….

Oui, j’évoluerai sous le contrôle d’un visionneur durant 4 ou 5 matchs puis, si tous se passe bien, je poursuivrai la saison.

Vous nourrissez quelques ambitions dans ce nouveau plan de carrière ?

Essayer d’arriver en seniors, c’est le but même si, de l’avis de monsieur Rochart, 27 ans, ça commence à faire tard pour commencer l’arbitrage. Je me doute bien qu’arriver dans les séries professionnelles sera compliqué mais on essaiera d’aller le plus haut possible avec psychologie et pédagogie.

© Laurent Vanduille – rusbinche.be – 20/07/2021