Fabien, l’annonce de votre départ en a surpris plus d’un, d’autant plus que vous aviez été un acteur incontournable du rapprochement entre la RUSB « Historique » et l’Entente Binchoise…

« C’est en tout cas un choix mûrement réfléchi car gérer un club qui rejoint la nationale et qui a pour ambition d’y rester nécessite un investissement de temps que je ne suis plus capable d’offrir entre l’attention que je dois porter à mes proches et la gestion de mon entreprise qui, dans le contexte actuelle, est très importante. Pour revenir à l’intégration des deux clubs que vous citiez dans une nouvelle forme, je pense que les dirigeants qui ont œuvré à ce projet ont veillé à épargner, au mieux, les susceptibilités de chacun. A l’instar du regretté Rudy Maudoux (NDLR : avant-dernier président de la RUS Binche historique, décédé en juin 2018), je souhaitais que le nouveau club garde le nom de RUS Binche, qu’il joue au stade Vachaudez mais qu’il puisse impliquer les villages de Leval, Ressaix et Bray. La RUS Binche 2.0 est le club de l’entité binchoise où chacun se sent bien, d’où qu’il vienne.  Je pense d’ailleurs que la mayonnaise a pris de suite au vu de l’engouement du public venant de toute l’entité et d’ailleurs. Le nom « RUS Binche », le matricule du club fusionné et de nouvelles couleurs représentant notre ville.  Et bien évidemment, les supporters, nombreux à domicile comme en déplacement, ont également joué leur rôle dans la propagation de cette nouvelle image ».

La défense du nom du « futur club » était aussi un engagement moral envers Rudy Maudoux….

« Je n’irai pas jusque-là. C’était effectivement un point important des discussions de préparation à la réunion des deux clubs. Je savais Rudy et son entourage familial sensible à la question, tout comme Jean-Pierre Jaumot et Patrice Vachaudez, dont on comprend aussi l’implication sentimentale vu le rôle qu’a joué son papa dans l’essor du club à la fin des années 80. Tout le monde s’est finalement rapidement identifié au nom, aux nouvelles couleurs, et cette atmosphère positive ainsi que les résultats, ont facilité le processus ».

Avec, sur le terrain, une saison exceptionnelle…

« Exceptionnelle à tous niveaux, vu le parcours de notre équipe première et la façon, fort malheureuse mais logique, avec laquelle la saison a été clôturée et notre titre de champion décroché. C’est le seul « manque » que je ressens. Je suis de la vieille école, je marche à l’émotion et aux sentiments. Et le fait ne n’avoir pas pu ressentir les effusions de joie face à Montignies, de voir la liesse et les larmes, c’est un petit manque ».

Vous partez donc avec le sentiment du devoir accompli….

« Je ne suis pas tout à fait parti puisque je resterai toujours membre de l’ASBL et que le conseil d’administration a souhaité me nommer président d’honneur, ce dont je le remercie. Les nouveaux dirigeants ont montré leur capacité de diriger le club de façon efficace et je suppose qu’il en sera toujours ainsi dans les saisons à venir. Je laisse le club entre de bonnes mains. »

Vous resterez donc, en coulisses, un facilitateur de contact avec les partenaires ?

« Dans la mesure du possible, oui. Car, il ne faut pas non plus être naïf. Les temps seront durs pour les clubs, ils le seront également pour leurs sponsors qui devront sans doute faire des choix. Il est donc plus que jamais important de les fidéliser aux valeurs du club et de leur renvoyer, quand c’est possible, l’ascenseur ».

© Laurent Vanduille – rusbinche.be